La Malouinière


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En 1715, la Ville Bague a été construite par Guillaume Eon, neveu de Julien Eon. La famille Eon, riches négociants malouins, avait ouvert de nombreux comptoirs à l'étranger et notamment à Cadix.

Un manoir plus modeste se tenait à l'emplacement de l'actuelle malouinière. Le pigeonnier, la chapelle et les murs sont donc antérieurs (fin du XVII ème siècle). Propriété successive des familles Éon (en 1670), Magon seigneurs de la Chipaudière (en 1676), Éon (en 1776). En 1768, Julie Marie Eon du Vieux Chastel épouse Jonathas de Penfentenyo, Marquis de Cheffontaines. Le marquis de Cheffontaines devient propriétaire de la Ville Bague en 1789.

Avec la Révolution, la maison fut abandonnée par ses propriétaires émigrés. La rampe d'origine, fondue en 1794, fut remplacée en 1980 par celle d'une malouinière en démolition du quartier de la Madeleine à Saint-Malo. Après la révolution, la propriété passe à la famille Esnoul Le Sénéchal qui l'occupe de 1892 à 1946. En 1975, Jacques Chauveau et sa femme Madeleine achètent la propriété et entreprennent en vingt ans un long travail de restauration de la Malouinière et du parc. Sans subventions mais grâce à la loi Malraux, la Ville Bague retrouve sa splendeur grâce au travail de Jean-François Chauvel, jardinier en chef depuis 1980 et est aujourd'hui ouvert au public qui vient du monde entier admirer ce fleuron de l'architecture malouine.

Le papier peint panoramique


Le papier peint du grand salon date de 1820 (manufacture Dufour et Leroy) et représente l'arrivée de Pizarre chez les Incas. Il fut posé dans les salons de la Ville Bague à la demande de Hiacynthe de Penfentenio, marquis de Cheffontaines et de son épouse Julie-Marie-Rose Eon à leur retour d'exil. Exemplaire exceptionnel dans sa version intégrale, ce panoramique est classé monument historique. Il fut déposé et vendu en 1972 et retrouvé à vendre sur le marché de l'art en 1976. Très endommagé, il a été restauré par les Beaux-Arts à Paris qui, par chance, en possédaient un autre exemplaire intact au musée des arts décoratifs.

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La chapelle Sainte-Sophie


Construite en 1690 par Julien Eon, Sieur de la Ville Bague, et consacrée par l'évêque de Dol en 1695, la chapelle Sainte-Sophie date de l'ancien manoir qui se tenait à la place de l'actuelle malouinière. On dit qu'elle est semi-enclose car elle est en partie extérieure à la propriété. Elle possède deux entrées, une pour la famille Eon et une autre pour les habitants du village de Saint Coulomb.

Cette chapelle servait de remise à pommes de terre dans les années 1960 et était dans un état de délabrement avancé à la limite de la démolition. La toiture fut restaurée par les ouvriers des bâtiments de France qui ont conservé l'ancien plafond en forme de coque de navire inversée. Le retable provient de la chapelle Notre-Dame de Lorette à Saint-Servan. Le dallage en marbre de Carrare date du XVIII ème siècle.

Le pigeonnier carré


Construit fin XVIIe siècle, il n'était encore qu'une orangerie car Juilen Eon n'était pas anobli. Or, le colombier est le principal privilège de la noblesse, signe extérieur de richesse. En 1715, Guillaume Eon fait surélever cette orangerie qui devient donc un colombier possédant trois cent vingt boulins, ce qui correspondait à cent soixante hectares, la réglementation étant très stricte (deux pigeons par hectare).

A propos

La Ville Bague est une propriété privée inscrite au titre des monuments historiques.

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